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Une chanteuse d'opéra contrainte d'arrêter parce qu'elle pète trop

Vendredi 31 janvier 2014 à 10:20. Mots clés utilisés: , , ,

Aux États-Unis, une chanteuse d'opéra veut poursuivre le gouvernement américain pour négligence. Pourquoi ? Parce qu'elle ne peut plus exercer son métier après une opération consécutive à son accouchement et... qui lui donne des gaz. Trop pour se produire.

 

Le problème rencontré par cette chanteuse lyrique américaine est un sujet important qui concerne de 10 à 15% des femmes en France, dont une grande partie n'ose pas consulter, par pudeur ou par honte.

La plupart du temps, une incontinence est produite par une lésion du nerf pudendal, droit ou gauche, voire les deux, lors d’un accouchement difficile ou réalisé aux forceps pour sortir le bébé. Le nerf étant abîmé, le muscle ne reçoit plus de la part de la moelle épinière l'ordre de contraction. Le "courant" ne passe plus. À cela s’associe parfois une incontinence urinaire, car ce nerf commande aussi la vessie. Le traitement est alors très difficile.

Le cas de cette chanteuse est tout autre. La pratique d’une épisiotomie lors d'un accouchement, et surtout le premier, est très fréquente, pour éviter une déchirure dont on ne peut prévoir l'importance, notamment chez des femmes dont le bassin est étroit. Cette déchirure peut atteindre le sphincter anal. On coupe donc la peau en arrière de la vulve et en biais vers l'extérieur pour éviter ce sphincter.


Un abcès responsable

Qu'un abcès se forme après une épisiotomie, c'est très rare mais c'est malheureusement ce qui est arrivé à cette chanteuse.

Et c'est cet abcès qui serait aujourd’hui responsable de ses "fuites" de gaz, sans doute par atteinte infectieuse du sphincter. Ce sera cependant très difficile à prouver pour ses avocats car il leur faudra démontrer que l'obstétricien a commis une faute à l'origine de l’abcès. Or, il arrive qu’un abcès se créé tout simplement parce qu’une femme n'a pas bien suivi les soins recommandés.

Le bilan des lésions fait appel en premier lieu à une manométrie, en insérant une sonde dans l'anus pour enregistrer les pressions du sphincter. Il faut ensuite réaliser une écho-endoscopie sur le même principe, avec une sonde intra-anale qui permet de voir si le muscle est détérioré ou non. Les accidents obstétriques représentent la première source d’incontinence, la deuxième étant l’opération de la fissure ou de la fistule anale.


Des traitements longs et pénibles

 

Le traitement consiste en premier lieu à pratiquer une rééducation du sphincter. Aujourd'hui, en France, la sécurité sociale conseille et rembourse la rééducation du périnée après tous les accouchements.

Chirurgicalement, si le sphincter est coupé, on peut suturer les deux extrémités, mais les résultats ne sont pas bons à long terme. Un autre traitement consiste à faire appel soit à un réflexe "tibial postérieur", soit à mettre un boîtier électrique sous la peau, au niveau du sacrum, qui permettra de contracter le sphincter en permanence (on parle de neuromodulation sacrée).

Ces traitements sont longs et pénibles, particulièrement onéreux, surtout aux États-Unis, d'où la plainte de la supposée victime. Son abcès est probablement cicatrisé, mais la diminution de la pression abdominale lors de la fuite de gaz, outre qu'elle peut être bruyante, diminue la force de la poussée vocale.

Peut-être qu'elle ne souffre d’incontinence que lorsqu'elle chante, mais c'est malgré tout un problème qui risque de la poursuivre toute sa vie… Autant dire que sa carrière est fortement compromise.

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