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Moissy-Cramayel : la médiathèque crée le 1er rayon littérature érotique du 77

Vendredi 18 mars 2016 à 10:00.

Coquine et libératrice pour les uns. Dépaysante et intimiste selon certains. Interpellante voire dérangeante pour d’autres. La littérature érotique est un genre qui laisse rarement le lecteur indifférent.

Pourtant, les bibliothèques publiques possédant un rayon dédié à cette catégorie se comptent sur les doigts d’une main en France : Paris II, Angoulême, Anzin et un projet à Dunkerque.

En Seine-et-Marne, la médiathèque de Moissy-Cramayel vient de créer le premier rayon littérature érotique du département. Et le succès est au rendez-vous : 4 livres sur 10 du fonds ont été empruntés depuis sa mise en place en janvier — et par autant d’hommes que de femmes — contre 1,3 sur 10 pour le reste du rayon adulte sur la même période.

«Nous avons voulu répondre à une forte demande du public», explique Agnès Gassies, responsable de la médiathèque. «Cela a commencé il y a trois ans lorsque de nombreuses lectrices nous demandaient : Vous avez «Cinquante nuances de Grey» ?, raconte Isabelle Aleksic, la bibliothécaire qui a monté le projet. Nous avons alors lancé des recherches sur la littérature érotique et découvert que c’était un genre très riche et très intéressant. Puis j’ai suivi l’une des rares formations en France sur le sujet pour les bibliothécaires. Et nous avons constitué ce fonds à partir des ouvrages qui étaient disséminés dans les différents rayons, en y ajoutant petit à petit d’autres livres.»
 

Aujourd’hui, la bibliothèque propose près de 140 titres de littérature érotique, empruntables dès 16 ans : romans, poésie, documentaires, beaux livres... : «Et la médiathèque départementale nous prête actuellement près de soixante DVD de films érotiques, qui complètent l’approche du genre», précise Agnès Gassies.

Avec sa collègue, elles ont monté un cycle de spectacles en février et mars pour offrir des clés de compréhension aux lecteurs. Ils ont permis de revenir sur la censure dont ces ouvrages ont été victimes aux XVIe et XVIIe siècles, allant jusqu’à l’exécution en place publique de certains auteurs. Ils ont rappelé que les femmes écrivains devaient prendre des pseudonymes masculins pour éviter la censure. «Il faudra attendre la moitié du XXe siècle pour que la femme se libère à nouveau dans sa plume», résume Agnès Gassies.

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