Des employés de la Société générale auraient détourné 500 000 €
Mardi 02 février 2016 à 12:00.Leurs combines sont devenues trop énormes pour passer inaperçues. Trois anciens employés de la Société générale sont soupçonnés d’avoir détourné près de 500 000 € en contractant de faux prêts bancaires sur une période de deux ans, de 2009 à 2011, dans les agences de Dammarie-les-Lys, Tournan-en-Brie, Brie-Comte-Robert, Savigny-le-Temple et Champagne-sur-Seine.
Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Melun a jugé deux hommes et une femme d’une trentaine d’années au cours d’une longue audience de 9 heures pour escroquerie en bande organisée, blanchiment aggravé, faux et usage de faux. Le jugement sera rendu le 17 mars prochain.
Le procureur a requis à leur encontre entre 12 et 18 mois de prison, avec une part de sursis.
Leur mode opératoire était simple : ils constituaient de faux dossiers de demande d’emprunts bancaires, des crédits à la consommation « Expresso », majoritairement. Pour ce faire, soit ils usurpaient des identités avec des cartes d’identité falsifiées, soit ils empruntaient de faux noms soit ils travaillaient de concert avec de « vrais gens », qui bénéficiaient alors des prêts. Dans ce dernier cas, les trois employés de la banque n’auraient touché que des commissions. « En général, ces vraies personnes étaient des gens du voyage », précise un des avocats de la défense.
Une vingtaine de faux comptes d’emprunts
En tout, ils auraient créé plus d’une vingtaine de faux comptes d’emprunts. Et trois jours à peine après la création de ces comptes, ils étaient déjà vidés de leur argent. Ce qui a contribué à éveiller largement les soupçons sur eux. Des sommes importantes et non justifiées auraient ainsi été retrouvées sur chacun de leurs comptes personnels.
Si Céline, qui a demandé la relaxe, ne reconnaît aucun fait, les deux hommes, eux, reconnaissent en partie les faits qui leur sont reprochés. « Paul, mon client ne reconnaît que 16 000 € de sommes frauduleuses sur les 97 000 € qu’on lui reproche, le reste est justifié par la vente de véhicules », défend Me Mathias Ferré, qui a plaidé l’absence de bande organisée. « Cela se passait toujours par deux. Le seul point d’accroche était Sébastien (le troisième prévenu) mais il ne reconnaît pas cette responsabilité », précise encore l’avocat de Paul. « Ils se renvoient la balle. »
La Société générale a demandé le remboursement de l’ensemble des prêts contractés. Si la bande organisée est retenue par le tribunal, les trois prévenus devront se partager équitablement ce remboursement.
Pas de commentaires