Il paraît que la viande de chat ressemble à celle du lapin. Faut-il encore accepter d’y goûter. Ce que font de plus en plus de Vietnamiens. Dans ce pays d'Asie, les chats finissent de plus en plus souvent dans l’assiette, à l'instar des chiens."Beaucoup de gens mangent de la viande de chat. C'est nouveau, ils veulent essayer", assure To Van Dung, gérant d'un établissement de Hanoïqui surfe sur ce créneau, plus rare - et donc plus recherché - que la classique viande de chien. Jusqu'à une centaine de clients par jour peuvent commander du chat. Les animaux y sont noyés, rasés puis plongés dans une poêle à frire.
La viande de chat est pourtant officiellement illégale au Vietnam, les autorités l'ayant interdite par souci de préserver ces utiles chasseurs de rats. Mais ce restaurateur n'en a cure et, un jour de grande affluence, plus d'une centaine de clients peuvent commander du chat dans le restaurant de To Van Dung, en toute impunité jusqu'à présent. Il s'approvisionne auprès de rares éleveurs locaux mais aussi d'autres fournisseurs proposant de la viande sans grande traçabilité, issue parfois du Laos ou de Thaïlande.
Des chats vendus parfois à 30 euros pièce
Ngoc Thien, un chef qui cuisine régulièrement les félins, témoignage à l'AFP. Il a lui-même un chat… qui passera à la casserole dès qu'il sera assez gros, alors que les animaux se négocient plus de 30 euros pièce. "Quand mes chats sont vieux, nous les tuons. La viande de chat est meilleure que celle de chien, elle est plus tendre", estime-t-il.
"Certains pensent que manger du chat au début du mois lunaire porte chance. C'est différent de la viande de chien. Nous mangeons de la viande de chien à la fin du mois lunaire", explique un Vietnamien de 35 ans.
Des tabous différents
Si les Vietnamiens n’ont pas les mêmes tabous que les Occidentaux à l’égard de ces animaux de compagnie, cela s’explique selon Hoang Ngoc Bau, un des rares vétérinaires de Hanoï, par une conjonction de facteurs historiques, lié notamment au manque de nourriture pendant les nombreuses années de guerre.
"Le pays était très pauvre et nous avons eu une longue guerre. Nous mangions tout ce que nous trouvions pour rester vivants (...). Insectes, chiens, chats, même des rats. C'est devenu une habitude", raconte ce dernier. Mais les choses évoluent peu à peu. Des pionniers de la défense des animaux ont même lancé une modeste campagne de sensibilisation pour faire changer les habitudes alimentaires des Vietnamiens. Sans grand succès pour l'instant…