Un maire se fait "embarquer" pour trouble à l’ordre public
Mardi 04 juin 2013 à 09:09. Mots clés utilisés: arrestation, camp, maire, voyageLe maire de la ville de Lattes (Hérault) s’est fait arrêter dimanche sur ordre de la préfecture pour trouble à l’ordre public. Remonté contre des gens du voyage, le maire Cyril Meunier avait appelé à "la rébellion" pour protester contre leur installation dans sa commune.
On connaissait la désobéissance citoyenne, voici venu le temps de la désobéissance municipale. Une scène plutôt cocasse rapportée par le quotidien Midi libre, raconte que le maire (Divers gauche) de Lattes (Hérault) a été "embarqué" dimanche chez le préfet pour trouble à l'ordre public. Cyril Meunier n’a pas supporté que 150 caravanes s’installent de "façon illégale" sur une aire de sa commune. Déterminé à les faire partir et malgré la désapprobation de la préfecture, le maire s’est emporté et a appelé les riverains à la "rébellion" pour évacuer le camp.
"Ces évangélistes ont voulu s’installer sur un terrain sans autorisation alors qu’une "aire de grand passage" est prévue pour les gens du voyage. Le maire n’a pas supporté cette invasion et les esprits se sont échauffés", précise la mairie de Lattes contactée par metronews. L’ambiance devait être pourtant festive. Le maire, à 300 mètres du camp, remettait un prix sportif. Il est donc arrivé "par hasard" sur le camp et "n’a pas supporté que 150 caravanes envahissent le terrain". "La préfecture n’a pas voulu agir parce que les effectifs des forces de l’ordre sont réduites le dimanche, les esprits se sont donc échauffés et il y a eu des pétages de câbles des deux côtés", ajoute la mairie de cette petite ville de 18 000 habitants.
Une simple "invitation dominicale" pour la préfecture
Une fois embarqué pour trouble à l’ordre public, le maire de Lattes a été transféré par la police à Montpellier pour s’entretenir une heure avec le préfet et le sous-préfet de l’Hérault. "Il n’y aura pas de poursuite, on lui a simplement fait un petit rappel à l’ordre", explique-t-on au cabinet du maire. Interrogée par metronews, la préfecture, elle, nuance et va jusqu’à nier la colère du maire de Lattes. "Il n’a pas été embarqué par la police et il n’y a pas eu d’incident avec Monsieur le maire. La préfecture l’a seulement invité à une réunion dominicale", rectifie-t-on au cabinet du préfet. L’art ou la manière d’effacer les conflits délicats ?
La mairie a adopté une mesure en référé pour obliger les évangélistes présents sur le camp à quitter les lieux. Les autorités doivent intervenir lundi. "Le maire s’est emporté surtout parce que la ville a créé un lieu d’ accueil réservé à cet effet. Monsieur Meunier n’a pas compris pourquoi ces gens du voyage ne voulaient pas s’y rendre alors que nous sommes en conformité avec la loi et que nous sommes tout à fait d’accord pour les accueillir", se défend-t-on à la mairie.
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