Toulouse : les données personnelles de 112.000 policiers sans protection sur Internet
Lundi 27 juin 2016 à 10:06.Les coordonnées de milliers d'agents se sont retrouvées sans protection sur la toile. Il semble s'agir d'un acte de malveillance volontaire.
Deux semaines après le meurtre de deux policiers, chez eux à Magnanville (Yvelines), c'est une fuite qui fait frémir. Les données personnelles d'environ 112.000 policiers, et de leurs proches adhérents de la Mutuelle Générale de la Police, se sont retrouvées sans protection sur Internet. Une plainte a été déposée la semaine dernière et une enquête est ouverte à Toulouse. Selon nos informations, elle vise un employé de la mutuelle qui aurait agi par vengeance.
Le piratage remonte au 2 juin dernier, lorsqu'un responsable d'agence de la mutuelle, installé à Limoges, décide de copier le fichier des adhérents pour le télécharger sur le cloud de Google. En clair, les adresses et numéros de téléphone de 112.000 policiers, actifs et retraités, se retrouvent alors sur un support non sécurisé, protégé par un simple mot de passe. La direction de la mutuelle, qui a mis à pied l'employé indélicat, a mis trois semaines pour découvrir l'étendue des dégâts.
Un différend entre l'employé et sa hiérarchie
D'après les premiers éléments de l'enquête, ce détournement de données très sensibles aurait pour cause un différend entre l'employé et sa hiérarchie pour une sombre histoire de primes non versées. Mais à l'heure où l'anonymat des policiers doit plus que jamais être protégé, comme le souhaite François Hollande, cette affaire tombe évidemment très mal.
"C'est extrêmement préoccupant", s'inquiète Nicolas Conte, secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP Police-FO, qui réclame des institutions qu'elles "renforcent leur sécurité". En attendant les conclusions de l'enquête judiciaire, Google France a été prié d'effacer les données sensibles de ses fichiers. L'opération de nettoyage serait en cours.
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