Attentat contre “Charlie Hebdo” : les théories du complot se multiplient, à tort
Mardi 13 janvier 2015 à 13:48. Mots clés utilisés: charlie, complot, hebdo, theorieÀ chaque attentat, sa dose de complotistes. Celui perpétré mercredi 7 janvier contre la rédaction de “Charlie Hebdo” ne déroge pas à la règle : sur Internet, des rumeurs remettent en cause la version officielle.
Quelques heures seulement après l'attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, les théories complotistes ont envahi la Toile, à coups de décryptages approximatifs d'images et de démonstrations bancales.
Un classique, déjà observé après les attentats du 11-Septembre notamment. La peur de la manipulation des masses pousse à réviser la version officielle. Quand certains imaginent un processus commandité par Washington ou évoquent des théories sionistes, d'autres n'hésitent pas à se lancer dans l'analyse des dates d'événements ou des noms des victimes.
Le phénomène prend de l'ampleur, à tel point que la police a tenu à mettre en garde la population, via Twitter, contre les infos "non officielles".
le 9/11 = 911 = n° de la police américaine le 1/7 = 17 = n° nde la police française c'est chelou wsh
— Les illuminati. (@LesIlluminati_) January 8, 2015
Les gens et leur theorie du complot ils partent loin 😂😂😂 arrêtez de forcer pic.twitter.com/GxKTUyCXtI
— Bastian. (@bastfrv) 8 Janvier 2015
Alors ? Faite tourner à fond !! pic.twitter.com/3thHHzVji1
— Les illuminati. (@LesIlluminati_) January 8, 2015
Des rétroviseurs à la couleur changeante
Selon les théories conspirationnistes sur Internet, la Citroën noire affichait des rétroviseurs blancs devant les locaux de Charlie Hebdo, puis noirs après son abandon. "Détail plus qu'étrange, les assaillants ont peint les rétroviseurs en route !" relève le blog wikistrike, photos à l'appui. Fausse alerte, les éléments de la voiture sont simplement chromés, comme on peut le voir sur ces mêmes photos.
Carte d'identité perdue, un amateurisme suspect
Second point, il serait "assez hallucinant de voir que les tireurs, qui agissent comme des pros depuis le départ, ont été identifiés grâce à leurs cartes d'identité retrouvées par les enquêteurs dans la voiture, se questionne Boris, étudiant méfiant à Bordeaux. Peut-être que les policiers avaient déjà ces trois gars-là dans le collimateur, savaient qu'ils préparaient un coup mais les ont perdus de vue, et plutôt que de dire qu'ils ont failli, ils ont prétendu avoir retrouvé leur carte d'identité dans la voiture."
Pour autant, les erreurs des deux tireurs (mauvaise adresse, perte de chaussure, abandon du véhicule) en disent long sur leur prétendu "professionnalisme". "Ils ne pensaient sans doute pas s'en sortir et n'avaient certainement pas planifié leur fuite avec autant de soin qu'ils avaient monté l'attaque contre le journal", a rapporté une source policière jeudi à l'AFP.
Policier à terre, un faux mort
Toujours dans cette optique d'un coup monté, Ahmed Merabet, le policier abattu par les tireurs, ne serait en réalité pas mort, selon les sceptiques. Rapport à l'absence de sang supposée. Pourtant, la piètre qualité de la vidéo relatant l'assassinat ne laisse pas de place au doute. Le membre de la brigade VTT, hélas bel et bien décédé, a reçu les hommages de milliers de personnes.
Complot médiatique
Enfin, les médias français sont évidemment en ligne de mire quant aux suspicions des conspirationnistes. D'après lepetitrapporteurdunet, habitué à la (mauvaise) analyse des attentats, celui perpétré mercredi contre Charlie Hebdo "aurait commencé à 11h50, en 3 minutes le journal 20 Minutes est déjà au courant. Puis en moins de 10 minutes après l'annonce sur 20 Minutes, la chaine I télé est déjà sur place." (sic) Sous-entendu, les journalistes auraient été informés de l'attentat avant même que les tireurs aient pénétré dans la rédaction.
Les deux hommes ont en réalité commencé à tirer à 11h30. Itélé a été le premier média à tweeter l'information à 11h35 de ses locaux, quand 20 minutes a annoncé la nouvelle, également via le réseau social, à 11h51. Rien d'étonnant quant à la rapidité de diffusion de l'information, réflexe journaliste oblige, encouragé par un réseau étroit propre au métier.
Tirs à l'arme automatique sur le siège du journal "Charlie Hebdo" à Paris (@itele)
— itele (@itele) January 7, 2015
De même, le journaliste portant un gilet pare-balles sur les images filmées par un membre de l'agence Premières Lignes a relancé le doute. "Ce monsieur avait un gilet dans son bureau ? Il savait ce qui allait se passer ?". Encore raté, la plupart des rédactions possèdent bien des gilets pare-balles dans leurs locaux.
Inquiétudes similaires un peu plus tard dans la journée du mercredi 7, détaillées le lendemain par le blog. "Ce qui est chelou (sic), c'est que sur les chaines américaines comme NBC news ils annoncent déjà qu'un suspect est mort et les deux autres en garde à vue alors qu'en France selon les médias sur place il se passe rien."
L'article en question a en effet exposé ces informations, en précisant cependant qu'elles "n'ont pas pu être confirmées par des sources officielles". Ce à quoi ne se tentent pas les médias français en général, plus prudents que leurs confrères américains.
Quoi qu'il en soit, par définition, les sceptiques resteront partisans du doute en toutes circonstances, particulièrement vis-à-vis des médias :
"L'express" a fait tout un article qui vise à écarter la piste de la théorie du complot sur cet attentat .... hum je commence à y croire
— ♧Ya2S'♧ (@El_Tunirocain) 9 Janvier 2015
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