On comprend mieux pourquoi 500 milliards de biscuits, fabriqués par le géant Kraft, ont été croqués depuis 1912 : les effets seraient identiques à ceux d'un rail de cocaïne. Un secret bien gardé ? Pas vraiment. Selon une étude de la très sérieuse Université du Connecticut, les Oreo provoqueraient dans le cerveau des rats une réaction semblable à celle provoquée par la cocaïne et l'héroïne.
Quatre étudiants en neurosciences ont mesuré, en faisant manger des Oreo à des rats de laboratoire, l'expression d'une protéine appelée c-fos qui est un marqueur de l'activation neuronale dans le centre du cerveau dédié au plaisir et à la récompense. Pourquoi les Oreo ? Simplement car ces biscuits sans œufs, ni beurre, ni lait frais, et à la teneur en cacao réduite à l'état de traces, sont les préférés des Américains - "America's favorite cookie", comme le dit la pub. Et qu'il fallait au moins ça, dans le cadre d'une étude sur la prévalence de l'obésité chez les populations à faibles revenus, pour mesurer la contribution des aliments à haute teneur en graisses et en sucres à celle-ci.
Le sucre et la graisse stimulent le cerveau comme une drogue
"Notre recherche confirme la théorie selon laquelle les aliments à haute teneur en sucre et en gras stimulent le cerveau de la même manière que la drogue", affirme Joseph Schroeder, professeur associé et directeur du Programme de neurosciences comportementales. "Cela peut expliquer pourquoi certaines personnes ne peuvent y résister, bien que ce soit mauvais pour elles."
Honohan, une des étudiantes ayant travaillé sur l'étude, souligne : "Même si la prise de substances comme la cocaïne et la morphine présentent des risques importants pour la santé, les aliments riches en graisses et en sucres peuvent être encore plus dangereux en raison de leur accessibilité et de leur caractère abordable". Un problème de santé publique bien connu désormais.
Ce qu'on peut surtout apprendre de cette étude, c'est que les rats, comme les humains, commencent par ouvrir leur Oreo pour en lécher la crème à la vanille. Mais ils ne savent pas encore le tremper dans un grand verre de lait, notre honneur est sauf.